Ce mois-ci, je vais publier ma première romance historique, genre auquel j’ai souvent dit que je ne m’essayerais jamais. Ne jamais dire jamais, qu’ils disaient…
Souvent, dans les thèmes qui tournent dans mon esprit, j’avais des histoires qui ne pouvaient pas se tenir à notre époque. L’émancipation des femmes, le rapport au mariage, à la sexualité, à la virginité, à la maternité, tous ces thèmes ont tellement évolués, ces derniers siècles! Je les mettais de côté, mais parfois, l’histoire revenait me faire coucou. Alors… j’ai testé!
À l’époque victorienne, je ne vous apprendrai pas que la femme appartenait aux hommes: au père, d’abord, puis au frère, si celui-ci le chef de famille venait à mourir, et enfin au mari. Elle n’a le droit à rien (l’argent – la dot, par exemple, passe directement du père au mari). On peut même la blanchir de tout crime, parce qu’elle ne peut en être tenue responsable, au même titre qu’un enfant. Et encore, on ne parle ni du dogme de la virginité, ni de celui de la maternité – elle doit rester pure et enfanter afin de perpétuer la noblesse du sang, si elle est née dotée d’un titre. Et c’est précisément cela qui m’intéressait dans Au-delà des convenances.
Quand je me suis lancée, je ne savais pas où ça me conduirait. C’était tellement complexe de naviguer dans tous ces éléments historiques (moi qui suis nulle en histoire!) J’ai donc fait des découvertes étonnantes, notamment sur Frankenstein de Mary Shelley (et sur sa mère!) et, par le plus grand des miracles, tout apportait des morceaux au thème principal de mon roman (vous verrez pourquoi en le lisant!)
Si j’ai choisi la période victorienne et plus spécifiquement l’année 1843 pour ma romance historique, c’est pour deux raisons: avec la reine Victoria au pouvoir, je trouvais intéressant qu’il y ait un symbole féminin très fort et des espoirs bien réels pour l’émancipation féminine qui sont (malheureusement) tombés à plat (il y avait des auteurs féminins et des pamphlets à saveur féministe déjà à cette époque, mais tout ceci, on s’en doute, est resté dans le discours et non dans l’action).
La seconde raison est plus pragmatique: c’était un moment chargé en avancées technologiques à Londres. Avec l’arrivée imminente du train rapide, mais aussi grâce à l’ouverture du Thame’s Tunnel (le passage sous la Tamise), la ville baignait dans une fébrilité de fête (quasi-)constante.
Une chose est sûre : l’histoire des femmes est très compliquée à cette époque. Si elle avait droit à une véritable éducation, celle-ci n’avait pour but que d’égayer les conversations à l’heure du thé. Pas le droit de parler de politique. Son seul pouvoir, c’était celui de tenir la maison d’un époux qu’elle n’avait, bien souvent, pas choisi.
Et moi, dans tous ces paramètres, dans ce Londres en plein changements, j’y ai installé deux familles orphelines dans un bel immeuble de Thurloe Square (il y a des immeubles à étages dont la façade est magnifique, mais dont la profondeur est quasi-inexistante!) Bref, ces familles sont voisines depuis toujours, mais surtout: ce sont des amis très proches. D’un côté: il y a Nicholas et Abigail, dont le sang bleu provient d’un duc – Abby est donc promise à un grand mariage – et l’histoire commence alors qu’elle revient à Londres, puisqu’elle a dû partir terminer sa formation chez une tante à la mort de ses parents. De l’autre: il y a Williams et Emma. Riches par descendance, même si William tient toujours un journal en plein essor dans laquelle il engage des immigrants irlandais. Quant à sa sœur Emma, elle a reçu une éducation singulière et a un caractère pétillant que je vous laisse découvrir!
C’est donc l’histoire de deux familles qui se tiennent malgré leurs différences et les épreuves. Le destin les unira à tout jamais, mais comme toujours avec moi… pas sans difficulté!
Et vous savez la meilleure? J’ai tellement aimé écrire ce roman historique que j’en ai un autre en préparation!
Au-delà des convenances, ma première romance historique (mais certainement pas la dernière!) – un joli pavé de 640 pages – (bientôt) disponible aux éditions Monarque chez Les libraires, Renaud-Bray.