Il était une fois une histoire. Jamais la même. Une idée passe. Certaines me traversent, d’autres m’habitent plus longtemps. Les plus persistantes attendent dans ma tête jusqu’à ce que je me décide à les écrire. Très vite, il y a eu foule au portillon. Comme une sorte de line-up d’histoires qui n’attendaient qu’à sortir. Je n’aurai jamais le temps de tout écrire, même si j’écris vite.
Il était une fois… une autre histoire. Celle du fil que l’on suit et qui se coupe sans prévenir. Une histoire survient, je l’écris, et puis un matin : la muse disparaît. La voix s’éteint. L’histoire s’arrête. Souvent, j’essaie de m’y aventurer seule, mais je ne suis pas assez forte pour la porte. Il me faut des bras. Une voix. La muse, évidemment. Je ferme le fichier, dépitée, et j’attends la prochaine voix qui viendra me hanter.
Un nouveau document s’ouvre. Une nouvelle histoire débute. Jamais la même. Celle-ci, vais-je la terminer? Souvent, je cours vers la fin. C’est un marathon. Je suis la sténographe d’une voix qui parle vite et que je ne veux surtout pas cesser d’entendre. Pas avant la fin.
Il était une fois… un manuscrit. Ou plutôt dix. Enfin… soyons précis : 48. Même le chiffre m’étourdit.
48 histoires, ça signifie : 48 muses. 48 voix. Toutes différentes. Toutes coincées dans des petits fichiers séparés. Parfois, les fichiers deviennent de jolis livres dans ma bibliothèque. Quand je les regarde, les noms de mes personnages reviennent dans ma tête. Leurs voix aussi.
Dans un autre dossier, je retrouve une vingtaine d’histoires qui attendent que leur muse revienne. Parfois, ce sont des bouts d’idées. Parfois, ce sont des romans presque finis. Je connais le processus, je me souviens de cette voix qui me portait, mais l’histoire, elle, n’est jamais la même. Chacun explore d’autres lieux. D’autres possibilités.
D’ailleurs, si jamais l’une de ces muses passe par là… Allô! Tu reviens quand?
(texte réalisé pour le #defibrutal no 4, publié sur instagram)
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