La semaine dernière, je disais à quel point j’avais assuré durant mon oral (yeah!) En fait, il fallait parler de ma pratique d’écriture et – surtout – des problèmes rencontrés dans ce domaine. Comme j’y ai beaucoup réfléchi ces derniers mois, ça m’a semblé plutôt facile (même s’il m’a fallu réécrire mon texte à deux reprises). Possible que j’ai pris un peu de recul face à tout ça. Ce qui n’est pas pour me déplaire, bien au contraire!
Comme j’ai décidé que mon blogue redeviendrait une sorte de journal de bord, je plonge!
Donc, mon premier problème, c’est l’espace mental nécessaire à la création d’histoires, je me cite moi-même:
[dans ma tête] Il n’y a pas de place pour toutes mes histoires. Elles sont comme des boules de papier qui attendent d’être ramassées. Pour en écrire une, je dois déplier la boule, l’étendre et chasser tout le reste de cet espace mental trop chargé.
Les histoires, ça prend de la place. En écrire une, c’est vivre avec elle. Dans elle. C’est obsessif. Intrusif. Entre le travail, la famille et le doctorat, inutile de dire cet espace est bien engorgé. J’ai beaucoup moins de place pour elles qu’auparavant.
J’ai aussi parlé du bruit qui m’empêchait de me concentrer, qui ajoutait des embûches à l’écriture. Ces bruits sont de toutes sortes: les doutes, le stress, l’impression de ne pas avancer, de donner de l’importance à ce qui n’en a pas. À l’édition, notamment. Ces dernières années, j’ai beaucoup expérimenté l’écriture, et l’édition aussi (l’autoédition même). Tout ce qui n’existait pas au début de cette aventure, il faut le chasser de sa tête. Écrire doit être considéré comme un tout. Il faut s’obliger à ne pas regarder l’après, autrement, on se met des barrières, on se censure, on contamine le texte. Écrire, c’est sauter dans le vide, il faut le faire sans filet, sinon, on le sent. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire, hein!
L’an dernier, j’ai coupé les ponts et j’ai dérivé longtemps. Après beaucoup de remises en questions, je sais davantage ce que je veux, et encore plus ce que je ne veux pas (forcément). Je me suis isolée dans une bulle rassurante, j’ai écrit, mais même si on chasse le bruit, la réalité forcément par revenir.
J’ai encore des rechutes. Là, par exemple, on est en avril. Dans ma tête, 2019 s’en vient. Et il n’y a rien de prévu. Pourtant, j’ai 3 textes qui sont prêts, dans mon dossier, prêts à partir. Le bruit, c’est persistant. Les sirènes chantent au loin, mais je m’évertue à garder les fenêtres fermées.
Hier, j’ai écouté une sirène. Je me suis octroyée un petit dérapage avant de revenir dans le droit chemin. Ça m’arrivera encore, je le sais, mais je repousse l’échéance en mai. Là, j’aurai du temps pour poser mes pions. D’ici là, même si j’ai fait une petite rechute, je me dépêche de refermer les fenêtres. Chères sirènes, taisez-vous. Le bruit, ce n’est pas bon pour l’écriture. Et j’ai un autre roman à boucler!