L’inspiration est un concept flou, pas toujours facile à cerner.
Quand je suis entre deux projets, je retourne souvent lire mes textes à terminer (ceux qui attendent leur fin, qui sont pratiquement terminés). Chaque fois, je me dis que ça me ferait un projet de plus à rayer de ma to-do liste. Certains romans attendent depuis… ouf! trois ou quatre ans. Quelques-uns sont tombés dans un répertoire maudit, que je n’ouvre presque jamais. D’autres sont là, dans un dossier que je visite souvent, parce que j’y crois, parce que j’ai hâte, mais voilà… l’inspiration ne veut pas toujours coopérer.
Je l’ai dit souvent, mais je le redis: si on attendait l’inspiration pour écrire, on n’écrirait jamais. Or, j’aime écrire, mais il faut quand même que l’histoire veuille s’écrire (sinon, ça ne sort pas). Imaginez un petit bonhomme qui me raconte ses histoires, perché sur mon épaule droite. Il m’arrive de croire que ce n’est pas toujours le même, et que je dois travailler sur l’histoire en lien avec ce petit bonhomme, autrement, il refuse de me parler.
Entre deux projets, donc, il y a toujours deux possibilités: reprendre un texte qui attend sa fin ou plonger dans un nouveau projet. Alors j’attends. Je jongle avec des idées. Je songe aux thèmes qui me sont chers, ces derniers temps (des filles d’action, des événements qui touchent l’âme, des impressions qui me viennent en regardant les gens dans les parcs, etc.)
Hier matin, une idée me traverse: un objet tombe et se casse. Je m’arrête. J’observe cette idée qui n’est pas nouvelle. Je l’avais déjà dans ma tête, quelque part. Je l’ai même déjà commencée. Je connais le fil de cette histoire. Mais je continue ma journée, je range l’idée dans un coin de ma tête. On dirait que je ne suis pas prête.
Au parc, je gribouille dans mon cahier et là, j’écris un titre. Je déteste les titres, mais ces derniers temps, je songe beaucoup aux titres qui pourraient être des romans. Résultat: La petite boutique de Monsieur Léon. Je l’écris en joli, dans mon cahier, avec des dessins tout autour. Bon, ce n’était pas le titre exact, ça tournait autour de: La fabrique des vies ou des âmes brisées – puis mon histoire – la même – est revenue. J’ai déjà cette boutique dans mes tiroirs.
De retour à la maison, je me suis mise à la recherche de ce fichier. J’ai un début, j’en suis sûre. Le problème, c’est que je ne le retrouve pas. Ai-je rêvé l’avoir commencé? J’explore les vieux vieux dossiers et je tombe sur la fille brisée. Bingo! Le souci: le document ne contient que 4 malheureuses pages. En prime, tout est bon pour la poubelle (finalement, tant mieux s’il n’y avait que 4 pages). En revanche, j’ai des prénoms, j’ai un lieu et j’ai le merveilleux Monsieur Léon. Ah! Et j’ai enfin le titre! Je m’empresse de préparer un nouveau fichier (il faut toujours être prêt!)
Avec tous ces éléments, il arrive que cela suffise pour que je plonge dans l’écriture, mais plus j’y songe et plus il y a de choses que je dois placer dans cette histoire. Placer au bon moment, déjà, et que ça coule de source. Il faut que ça ressemble à un détail sans importance qui s’attachera à d’autres éléments anodins, et à la lecture, on finit par voir la fresque. Arg! Est-ce trop compliqué pour moi? Je doute. Mais non. Il faut juste réfléchir. Planifier un brin. C’est un peu comme une partie d’échecs. On doit déplacer les pions au bon moment, pas trop tôt, pas trop tard. Bref, hier, ça cogitait. Ça se plaçait dans ma tête.
Et comme je n’étais pas prête à écrire, hier soir, j’ai fait des couvertures pour le plaisir. Parce que oui, j’aime bien jouer avec Photoshop pour me vider la tête!
Ma première ébauche (mon fils a dit: hey, tu fais du jeunesse?) – out!
Ma seconde ébauche (plus romance):
Je l’avoue… je l’aime beaucoup! Ça me donne même envie de terminer le tout en hiver à cause de la neige (6 mois de récit, ça fonctionne sûrement).
Les éléments sont en place.
Bon bah…maintenant, il reste juste à écrire hahaha