Depuis deux jours, je me réveille à l’aube, les yeux plein de larmes, avec la suite de mon histoire imprégnée en tête. La fin arrive, je la vois dès que je me couche, elle revient me hanter dès que je me lève. J’ai parfois l’impression que mes rêves placent les éléments sans moi. Ils structurent la suite en traîtres. J’en veux pour preuve que ça achève. Des bouts de phrases surgissent sans prévenir. Des scènes se tournent dans un coin de mon esprit. J’ai tourné en rond pour ne pas y aller trop vite, parce que Joey, je l’aime vraiment beaucoup. Et moi, je me sens mal de le conduire vers sa mort. Mais voilà: c’était le plan de départ. Tout tourne autour de sa fin, alors je dois m’y colle, mais ce n’est pas simple pour autant.
Mon histoire a aussi des bouts de titres. Je songe au Dernier voyage de Joey, mais en fait, le thème du voyage est tellement présent qu’il faudrait dire: Les derniers voyages de Joey. C’est juste moins joli. Bref… je réfléchis. J’essaie d’éviter le moment fatidique, mais j’y suis maintenant. Le prochain chapitre me fera pleurer (nah, c’est faux, ça fait déjà 3 chapitres que je pleure, mais disons que je suis là où je n’avais pas hâte d’arriver). Je connais maintenant la suite. Elle apparaît toujours en cours de route, comme un lampadaire qui s’allume quand on s’avance dans une rue sombre. Et même s’il reste un bout difficile à passer, la suite me rassure. Et je dois l’avouer, j’aime bien cette sensation. C’est comme si le brouillard se dissipait et que mon roman me traçait la route.
Pour étirer le moment, je fais des couvertures pour passer le temps. Je marche. J’écoute de la K-pop. On dirait que j’attends le bon moment pour tirer sur le pansement, sachant que ça va faire mal. Allez, faisons-le d’un coup sec. Ça ira mieux après.
Pour les curieux, voici mes petits essais de ce matin: